A J-80 de la date officiellement prévue pour la naissance de bébé 2, je vous livre quelques observations sur les points communs et les différences entre mes deux grossesses (Solène est née en septembre 2011 pour mémoire).
- Point commun numéro 1 : j’adore être enceinte ! Certes, je me passerais bien des crampes, des maux de dos et autres joyeusetés mais, dans l’ensemble, j’assume avec le sourire les changements de mon corps pendant cette période de préparation à la venue de bébé. Vestimentairement parlant, j’aime mettre mes
nouvellesformes en valeur et, au dire de monsieur, mon « look de grossesse » me va plutôt bien... - Point commun numéro 2 : la grossesse correspond toujours chez moi à une période de grande énergie et d’envie de changements. Je l’avais déjà remarqué il y a trois ans quand j’avais été douloureusement choqué par certains conseils de restez me reposer pendant tout le dernier trimestre (heureusement que ma gynéco n’était pas de cet avis) mais cela se confirme définitivement. J’ai la bougeotte malgré mon gros bidon (nous partons au Portugal la semaine prochaine par exemple) et, même si j’essaye aussi de prendre soin de bébé2 en me ménageant, je ne conçois pas de mettre entre parenthèse certains projets pendant 3 mois s’il n’y a pas de risque médical.
- Point commun numéro 3 : je suis toujours aussi accros aux innovations en terme d’articles de puériculture (« malheureusement pour notre porte-monnaie », dirait l’ours). Avant la naissance de Solène, je m’étais passionnée pour les différentes marques de poussette, de tapis à langer avec mémoire de forme et autres accessoires plus ou moins utiles pour préparer l’arrivée de bébé. Aujourd’hui, bien que je dispose du nécessaire « de base », je me passionne pour les écharpes de portage, les vêtements bébé en laine et les différentes marques de couches lavables (entre autres choses toutes plus onéreuses les unes que les autres). Bref, nous n’en sommes pas encore sortis…
Malgré ses similitudes, je pense avoir moi-même profondément grandi en trois ans d’où des différences importantes :
- Différence numéro 2, je me sens beaucoup moins isolée que pour la venue de notre première. Il y a trois ans, nous avions déménagé pendant la grossesse et, étant la première de mon cercle d’amies proches à être enceinte, je ne disposais d’aucun réseau que ce soit de jeunes mamans, de soignants ou de nounous (même la PMI m’a zappé à l’époque, découvrant mon existence après la naissance et me disant qu’il n’avait pas vu depuis longtemps une jeune maman aussi angoissée et isolée ce qui, évidemment, ne m’a pas rassuré…). J’ai donc pas mal tâtonné dès le départ avec, par exemple, une préparation à la naissance sans doute trop spécialisée pour mes besoins (l’haptonomie, c’était certes très bien mais j’aurai aussi aimé avoir des infos sur les signes précurseurs de l’accouchement, la gestion de la douleur pendant le travail et la mise en route de l’allaitement ensuite) ou un échec total quand au choix du mode de garde pour pouvoir reprendre le travail au terme du congé maternité. Après la naissance de Solène, chéri n’ayant pas pu poser son congé paternité tout de suite, j’ai vraiment ressenti une profonde solitude si bien que, pour cette grossesse, je suis bien contente de connaître de nombreuses mamans et accompagnants à la naissance.
- Le fait que le contexte économique ne soit plus le même, même si cela pourrait paraître secondaire, m’a déjà permis je pense de renforcer mon « sentiment de sécurité intérieur » par rapport à la grossesse de Solène. A l’époque, mon chéri n’avait pas terminé ses études et je prenais véritablement à coeur le fait d’être la seule source de revenu du foyer. J’avais du m’arrêter très tôt car je courrais entre 3 classes de niveaux différents ce qui me faisait énormément stressée alors si bien que j’avais beaucoup culpabiliser pendant les premiers mois. A l’inverse, j’ai pu pour cette grossesse concilier mon travail et ma santé (je reconnais que cela devenait littéralement « pesant » les dernières semaines mais ce n’était pas une épreuve que d’essayer d’allier les deux).
- Autre différence, je suis beaucoup plus « instruite » sur le sujet que pour bébé 1 et, même si la vérité ne se trouve pas uniquement dans les livres, je pense cela m’aurait beaucoup rassuré d’avoir lu Isabelle Brabant, Bernadette de Gasquet ou Ina Gaskin avant la naissance de Solène. A l’époque, quand on me disait de me faire confiance, j’avais juste envie de dire aux bons conseilleurs que c’était le premier bébé que je voyais « en vrai » (l’espèce n’était pas très répandu autour de moi comme vous l’aurez compris) et que, à part paniquer, je me sentais incapable d’autre chose et donc, a fortiori, de me faire confiance. Je n’avais rien lu pour me préparer à l’après-accouchement car je pensais naïvement que cela se ferait naturellement si bien que je me suis retrouvé complètement démunie quand il s’est avérée que Solène ne savait pas téter correctement et étaient constamment constipée (désolée du détail mais c’est très stressant pour une maman d’avoir un bébé qui ne va à la selle qu’une fois tous les trois jours et qui est pourtant gêné au point de beaucoup pleuré). A l’époque, j’avais cherché des personnes ressources en allant voir consciencieusement la psychologue de l’hôpital pour en discuter mais, au-delà du discours du « c’est normal d’être angoissée au début car il vous faut le temps de prendre vos marques avec le bébé », je n’avais pas trouver grand chose pour me soutenir… Idem auprès des dames de la Leche League qui m’avaient conseillé d’attendre un mois que les choses se mettent en place et de me reposer au maximum entre les tétés (je voulais bien mais quand sachant qu’elle lâchait toujours le sein en cours de tété et avait du coup très souvent faim lors des réveils ?).
Trois semaines après la naissance, comme j’avais quasiment perdu tous mes kilos de grossesse et que je devais avoir l’air vraiment désespéré, c’est finalement la puéricultrice de la PMI qui m’a permis de sortir la tête de l’eau en me conseillant d’arrêter l’allaitement si cela se passait mal pour nous deux et en m’inscrivant à des ateliers de massages pour nourrissons. Cette fois-ci, notamment grâce à tout ce que j’ai pu lire depuis, j’espère être moins « novice » face à de tels soucis et, au lieu de désespérer de ne pas trouver de bons conseils, j’irai directement voir une conseillère en lactation s’il y a un problème ou ma copine ostéopathe qui se reconnaîtra.
- Dernière différence qui, selon moi, est la plus importante, nous ne sommes plus que deux jeunes apprentis parents maintenant mais une famille. Solène, du haut de ses 3 ans et demi bientôt, occupe une vraie place à la maison ce qui, forcément, aura ses conséquences quand à la manière dont nous allons nous occuper de son petit frère. Il va falloir qu’elle apprenne à nous partager et, de notre côté, nous allons tout faire pour lui préserver sa place. Ce sera donc forcément différent d’il y a trois ans et, vous savez quoi, je trouve que c’est bien mieux comme cela !